d’après un texte de Colette et Michel Bourrier-Reynaud
La petite chapelle Notre-Dame de la Paix est construite au bord du Var à la sortie sud du village, sur la route de Nice. Elle est couverte en lames de mélèze. Sa porte ajourée s'ouvre à l'est dans la façade qui porte l’ inscription « Regina Pax O.PN », au dessous d’une fresque de Guy Ceppa représentant la Vierge.
Au-dessus, une petite cloche sur un étrier que l'on sonne au passage des processions se rendant à Notre-Dame de Buyeï. Due à une initiative privée, elle ne date que des dernières années du XIX'siècle, après la guerre de 1870, d'où son nom.
A l'intérieur, dans une abside semi-circulaire en cul de four nous trouvons un autel en bois supportant une petite statue en plâtre blanc d'une Vierge à l'Enfant. A côté des deux fenêtres percées au Nord, nous voyons, à gauche, un tableau carré de I m 40 de côté représentant un Christ accompagné à gauche par saint Roch, un genou en terre, montrant la plaie de sa jambe et à droite par Sainte Barbe debout tenant une tour. Au-dessous en italique et en noir, «Ex voto communotatis, tempore pestis ».
Dans les années cinquante le cadre en mauvaise moulure était cassé faisant courir des risques de détérioration à ce tableau jusqu'ici bien conservé.
La comptabilité communale ne garde pas trace de la commande de cette toile, ce qui tendrait à confirmer l'opinion généralement admise par les habitants que cette oeuvre proviendrait d'un village voisin. Sur le mur qui lui fait face, un Saint-Christophe qui a moins bien supporté les injures du temps ou qui a été nettoyé avec trop d'énergie, Le tableau ne porte aucune inscription mais un trou à bords réguliers pratiqué dans la toile à la place habituelle de la signature suggère que celle-ci a été découpée.
On célèbre à Notre-Dame de la Paix la Sainte Claire ainsi que les Rogations du fait de sa présence à l’entrée des campagnes.
Aujourd’hui cette chapelle est aussi un lieu d’exposition dédié à la guerre de 14-18 ( collection de monsieur André Belleudy) . Sur sa façade nord figure une plaque commémorant le centenaire du génocide arménien .
L’Oratoire Sainte-Claire
Tout à côté de la chapelle se dresse un oratoire du type usité en Provence et dans le Pays de Nice : une haute borne coiffée d'un toit à deux versants sous lequel est creusée une niche défendue par un léger grillage. Celui-ci est dédié à Sainte-Claire dont il abrite une statuette en plâtre blanc. La sainte porte la crosse d'abbesse, et l'ostensoir devant lequel fuirent les Sarrasins. Le petit édicule a été remis à neuf en 1934, ce que rappelle une inscription. Pareille chose a dû se produire maintes fois. Le compte du clavaire pour 1563 nous apprend «qu’un porteur aurait été envoyé chercher l'image deSainte-Claire », de même, en 1639 nous pouvons lire dans la comptabilité que l'on avait « accommodé I'oratoire de sainte Claire qui venait à démolission » (sic) ! Il y a donc bien longtemps que la fondatrice des « pauvres clarisses » veille sur les Guillaumois qui fleurissent toujours son oratoire. Cet oratoire marque I'endroit où la peste se serait arrêtée jadis juste à l'entrée de Guillaumes.
L’oratoire primitif se trouvait à l’emplacement de la chapelle Notre-Dame de la Paix comme nous pouvons le constater sur le plan cadastral de 1868 . L’association culturelle de Guillaumes a participé à la restauration de l’Oratoire ainsi qu’à celle des peintures de la chapelle.